Natsuka Caevan venait à peine de finir le lycée quand elle quitta le Japon pour arriver à Londres dans le but d'entamer des études de langues. Fille d'une mère japonaise et d'un père américain, elle grandit dans ce mélange des cultures qui la forgea à être une jeune fille épanouie, ouverte et curieuse de tout. Elle voyagea beaucoup durant son enfance, parcouru le monde à plusieurs reprises avec son père auteur à succès et avec son frère aîné, James, laissant souvent sa mère derrière elle, trop préoccupée par son travail.
C'est quand son père mourut d'un accident de la route qu'elle abandonna son petit confort pour partir à Londres et recommencer une nouvelle vie, se promettant de ne plus jamais mettre les pieds au Japon.
Elle y prit un chien et un chat, termina ses études avec succès et se tourna tout naturellement vers le tourisme. Fondant sa propre société de guides touristiques, elle travailla comme une acharnée pour voir son rêve se réaliser. Après plusieurs années de dur labeur elle réussit à faire de son œuvre une entreprise prospère. Elle pouvait enfin souffler un peu. C'est dans ce climat, à tout seulement vingt-six ans, qu'elle rencontra l'amour de sa vie. Un américain de passage, William Stanford, à qui elle fit visiter l'Abbaye de Westminster. Ce fut un coup de foudre immédiat et le soir même ils firent l'amour. Une relation passionnelle démarra, William trouvait son compte dans l'exotisme de la jeune japonaise et dans son côté américain qui le rassurait, Natsuka quant à elle retrouvait son père disparu dans cet homme mais aussi son idéal masculin. Tout alla plutôt vite puisque William vint même s'installer à Londres en compagnie de sa dulcinée après qu'ils se soient fiancés.
Néanmoins, quand celle-ci tomba enceinte et quand il compris qu'elle ne souhaitait pas avorter il la quitta sans préavis. Et bien qu'elle ne le revis jamais, Natsuka ne se remis jamais avec personne.
Elle perdit peu à peu de sa splendeur, de sa joie de vivre et de sa curiosité. Elle s'enferma progressivement dans son travail et devint une copie conforme de sa mère. Une femme aigrie, déçue par le monde, dont seul le travail la faisait encore se rattacher à la société.
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Angus W. Caevan naquit un beau jour de printemps, entouré de sa mère, de sa grand-mère et de son oncle qui avait fait le déplacement. Bien qu'on leurs proposa de revenir au Japon, Natsuka refusa et habita seule avec son fils, qu'elle éleva seule aussi.
Angus grandissait vite et bien, c'était un enfant sage, intelligent et contrairement à sa mère, souriant. Il lisait tout ce qu'il pouvait, apprenait n'importe quoi et s'ouvrait à toutes les cultures, à tous les modes de vie, à toutes les personnes.
Il parlait japonais à la maison, anglais à l'école et français avec sa petite voisine, ce qui eu pour conséquence de le faire parler couramment trois langues à seulement dix ans.
Il n’eut pas beaucoup d'amis dans son enfance, martyrisé à son école par les petites teignes, pour ses traits asiatiques, sa mère célibataire, et ses bonnes notes. Il ne s'en plaignit jamais. De toute façon il avait Agnès, sa voisine, qui était comme une sœur pour lui.
En grandissant il s'occupa de sa mère, devenue faible et malade de chagrin.
Il lui posait souvent des questions sur son père, à quoi elle répondait qu'il possédait les même yeux bleus glacés, les mêmes pommettes, la même mâchoire, et le même nez, si bien qu'Angus finis par dessiner un portrait de son père avec sa mère qui lui donnait les indications nécessaires pour refaire le visage de celui qu'elle aimait encore éperdument. Il en fit plusieurs, les placarda sur les murs de sa chambre et s'enferma progressivement dans des fantasmes mettant en scène son père qui avait était obligé d'abandonner sa famille pour des raisons tragiques, et qu'un jour, oui qu'un jour il reviendrait. Car pour lui c'était un père parfait.
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Quand Angus eu quinze an il était le premier quasiment partout et avait un an d'avance, il était courant qu'il donne des cours de soutien pour arrondir leur fin de mois, puisque sa mère n'était plus en état de travailler, à cause de sa santé qui se dégradait de jours en jours. Ils ne touchaient plus que quelques misérables aides et vivaient sur la vente de la société qu'avait fondée Natsuka.
Il arriva, un jour un riche homme américain qui engagea Angus pour donné des cours de soutiens de science à sa fille, Thylan. Bien que la dite fille fut insupportable, incapable de se concentré par ennuis, et bien trop fière pour accepter de l'aide, il ne la laissa pas s'échapper, cet argent il en avait besoin. Alors il supporta toutes ses crises et tiens bon, jusqu'à ce qu'elle l'accepte et qu'il se mette à l’apprécier plus qu'outre mesure. Et bien qu'il ait déjà eu bon nombres de petites amies, il n'avait jamais ressenti cela pour personne.
Rapidement, il ce fit en tête de la charmer. Ils se taquinèrent, ils sortirent, devinrent amis.
Thylan essayait de le pousser à bout sans jamais beaucoup de succès. Un jour, elle l'embrassa, sûrement pour voir sa réaction. Lors de ce baisé d'adolescent, Angus se senti profondément touché, profondément heureux et, bien qu'il ne laissa rien transparaître quand il la coucha sur son lit, quand elle défit sa chemise, lui sa jupe, quand, dans des gestes maladroits ils devinrent « adultes », il su qu'il était amoureux d'elle.
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« Mr. Caevan ? Ici le docteur Jenkins, de l'hôpital St Thomas. Je vous appel car votre mère a été transportée d'urgence ici... Elle a fait un arrêt cardiaque, je suis désolé, nous n'avons pas pu la sauver. »
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« Angus ? Comment vas-tu ? Je vais rester ici, un peu. Je suis désolée pour ta mère, c'était quelqu'un de bien... Tu ne devrais pas appelé ta famille ? Elle avait un frère et une mère, non ? Donne moi leur numéro, je peux les prévenir pour toi si tu veux... Je suis là tu sais.[/b]
- Agnès ?
- Oui Angus ?
- Il s’appelle William Stanford, je l'ai découvert écris au dos d'une photo en rangeant ses affaires. Il... Il devrait peut être savoir ?
- Angus. Ce type a oublié de mettre un préservatif, ça n'en fais pas ton père. S'il te plaît... Oublie-le, repose-toi, je vais m'occuper de toi.
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La terre recouvrait presque entièrement le cercueil quand Angus partit en courant, sans que personne ne puisse le rattraper. À vrai dire, à part le prêtre, Agnès et ses parents, son oncle, sa famille, et sa grand-mère, personne n'était venu honorer la mémoire de Natsuka.
Angus n'en pouvait plus, il était dévasté. Il n'avait eu que sa mère sans sa vie. Après avoir divagué quelques heures, il rentra chez lui, pour trouver Thylan devant sa porte. Elle paraissait inquiète, distante. A vrai dire cela faisait plusieurs jours qu'elle semblait le fuir. Il n'avait même pas pu lui dire pour sa mère. Quand il s'approcha pour la serrer dans ses bras, elle fit un écart. Elle lui annonça qu'elle le quittait, qu'elle était enceinte, qu'elle allait déménager et qu'il n'avait à s'occuper de rien. Il ne pu rien répondre car dès qu'il ouvrit la bouche, elle était déjà partie.
Il rentra chancelant dans sa maison, sous le choc, découvrit un mot d'Agnès lui annonçant qu'il y avais un plat dans le four et qu'elle hébergeait son oncle et sa famille pour la nuit. Qu'elle était là, qu'elle l'aimait. Il serra le papier dans ses mains, se laissa tomber au sol avant de se mettre en boule et misérable il ce mit à pleuré, seul, dans sa cuisine.
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Le lendemain il avait refusé de voir tour à tour, Agnès, ses parents, son oncle, sa grand-mère, puis la femme de son oncle, le chien et les enfants. Il était resté enfermé toute la journée, assis par terre contre le frigidaire, à observer la cuisine où tout les matin sa mère lui faisait un thé. En soirée il sorti enfin, observa les étoiles et se mit à courir sans savoir où aller.
Voilà des heures qu'il errait dans la rue, des bouteilles de whisky retraçaient sa route. Il avait parcouru la ville de long en large, avait pleuré comme jamais. Il aurait dû l'empêcher de partir, la rattrapait, mais qu'aurait-il pu faire ? Il connaissait Thylan mieux que personne, elle ne se serait jamais laissée faire, elle ne voulait pas de lui. Elle avait choisi, comme son père l'avait fait avant avec sa mère. Il n'était rien qu'un indésirable. Il n'aurait jamais voulu lui ressembler, jamais voulu être comme lui. Il pensait encore, jusqu'à aujourd'hui qu'il allait revenir, mais non... Il avait dû le traquer pour ça, le rechercher, le trouver, le suivre. Pour tomber sur une banlieue tranquille, avec une femme enceinte, marié avec lui, deux gamins et un chiens. Voilà ? Ils étaient heureux, c'était une famille. Une famille qu'il avait jamais eu, avec une mère malade, faible, alcoolique, qui certes l'aimait. Mais elle l'aimait car il ressemblait à cet homme, car il s'agissait de son portrait. Et lui qui allait être père, père d'un enfant, si elle n'avortait pas, qui ne le connaîtrait jamais. Par sa propre négligence, par sa propre stupidité.
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« Angus ? Tu sais que je gagne bien, très bien ma vie.. J'aurais aidé ta mère, si j'avais su.. Je suis désolé de ne pas avoir pu être là pour vous deux... Écoute, je sais que ça a été très difficile pour toi cette dernière année, pour t'adapter au Japon, et à la mort prématurée de ma sœur... Toutes ses filles, ton arrogance ça ne te ressemble pas... Yuki et moi on s'inquiète pour toi, tu es comme notre enfant, au même titre qu'Akira et Yumi, alors s'il te plaît ne t’énerve pas. Je pense qu'il faudrait que tu reprenne les cours, je t'ai trouvé un excellent lycée qui correspondra parfaitement à tes capacités, à ton travail, ne t'inquiète pas pour l'argent j'ai déjà tout payer, tout est réglés.
-Tu es comme un père pour moi James, merci pour tout, vraiment... Merci.
-Bon. Il s'agit de Taiyou Gakuen, tu vas être éloigné de beaucoup de choses et tu seras sur un pied d'égalité avec tout les autres élèves, ça te fera du bien. Ah ! Tant que j'y pense, Agnès nous a envoyé une carte, elle est en Australie, ça a l'air magnifique, elle pense encore à toi, répond lui cette fois. »